Submitted by Colin Baldet on
Séminaire technique sur corpus et humanités numériques : La gestion des risques en humanités numériques (2018-2019)
Présentation
Si les risques inhérents aux projets de recherche nécessitant la manipulation d’organismes vivants ou d’équipements lourds sont aisément compris et identifiés par les institutions de recherche, ceux qui ont trait aux projets de recherche en humanités numériques (HN) sont
moins connus et donc moins bien anticipés. Les projets HN reposent eux aussi sur la prise de risques, en particulier dans la gestion des données, publiques ou privées, dans le rapport à la technique, au temps, au public. Les risques mériteraient d’être pensés, non seulement dans la perspective des appels à projets de recherche, mais aussi et surtout pour mettre en évidence la dimension expérimentale des recherches en humanité numérique.
Aujourd’hui, les projets en HN se multiplient, deviennent de plus en plus grands et complexes, ils génèrent des corpus qu’il n’est pas toujours possible d’exploiter aussi complètement qu’on pouvait l’espérer. Chaque évolution crée de nouveaux outils, de nouveaux usages, de nouveaux besoins ou de nouvelles envies. D'où l'importance de la prise de risques et de sa mesure.
Risques et résultats : Les promesses des HN sont à la fois considérables et encore difficiles à concrétiser. L’intervention de nouvelles technologies semble chaque fois révolutionner et décloisonner un domaine, qu'en est-il des résultats de ces croisements disciplinaires ?
Risques et faisabilité : Les projets progressent souvent au prix de renoncements pragmatiques. Dans ces « chers disparus », souvent nombreux, figurent généralement des objectifs innovants relégués au rang d’options dispensables malgré leur intérêt. Comment éviter cet empilement, qui constitue entre autres un obstacle à la diffusion des résultats ?
Risques et anticipation : Dans chaque appel à projet, peu importe son échelle, figurent certains attendus incontournables sur lesquels il est nécessaire de statuer en amont de la mise en œuvre du projet, ce qui implique beaucoup d’anticipations sur des sujets qui évoluent rapidement et sont perméables à des effets de mode parfois trompeurs, au risque de contribuer à ce qui apparaît aujourd’hui comme une facebookisation des projets de recherche, etc.
Prendre et mesurer les risques : Chaque porteur de projet est tenu de prendre et de mesurer les risques de son projet – mais comment trouver l’équilibre entre l’exigence d’innovation et la temporalité spécifique des expérimentations en HN et a fortiori en humanités tout court ?
Il faut savoir raison garder, mesurer ce qu'on peut faire dans un temps raisonnable pour une communauté ciblée peu ou prou, élaborer son propre discours sur la complexité de la réalité de son projet et se donner des unités de mesure pour gérer son temps, sa technologie et son projet. Il faudra donc prendre et mesurer des risques.
Le séminaire abordera cette gestion des risques, en invitant des praticiens ou des porteurs de projets pour nous donner leur vécu dans leur propre projet ou sur leur domaine de compétence. Il s'adresse à toute personne travaillant ou voulant travailler dans un projet de
recherche en humanités utilisant des technologies numériques, mais aussi à toute personne intéressée par une réflexion sur ce que signifie la prise de risque en humanités numériques.
Programme
Jeudi 15 novembre 2018 :
Emmanuelle Bousquet, Mathilde Labbé (Université de Nantes) & Richard Walter (ITEM, CNRS-ENS), Introduction au séminaire
Jeudi 6 décembre 2018 :
Marc Jajah (Université de Nantes), « Culture numérique : les enjeux du texte ».
Jeudi 24 janvier 2019 :
Emilie Masson (SPD Cnrs), « La gestion du risque juridique avec le numérique ».
Jeudi 7 Février 2019 :
Cécile Bremon (Centre Seebacher, Université Paris Diderot) et Olivier Ritz (CERILAC, Université Paris Diderot ), « Au risque de la singularité :(re)transcrire les papiers de Michelet ».
Jeudi 14 mars 2019 :
Aude Deruelle (Université d'Orléans), « Un corpus particulier : les archives d’un aveugle, Augustin Thierry. Enjeux du programme ArchAT ».
Jeudi 23 mai 2019 :
Marie Dupond (UDPN & EMAN), « De l'édition à l'éditorialisation : la gestion des risques avec la mise en ligne de la correspondance de Gaspard Monge ».
Jeudi 6 juin 2019 :
Jessica de Bideran (Université Bordeaux Montaigne, MICA), « Les ressources numériques patrimoniales au risque de la dispersion : cadrer/encadrer/recadrer les usages en ligne ?»
Lieu
Le séminaire se fera le jeudi après-midi de 15h30 à 17h30 en visioconférence à ’ITEM (59/61, rue Pouchet 75017 Paris, salle 255, http://www.pouchet.cnrs.fr/plan.htm) et à la Maison des sciences de l’homme Ange Guépin de Nantes (5 allée Jacques Berque, 44021 Nantes cedex 1, salle du conseil, http://www.msh.univ-nantes.fr). Pour faciliter l’organisation du séminaire technique, merci de confirmer votre présence soit à Nantes soit à Paris par mail : edition_numerique@item-cnrs.fr